Il vend sa maison pour 5 000 $!
Le journal de Montréal, 11 juin 2004 par Mélanie Brisson
"Persuadé qu'il allait
mourir à la fin mai, un résidant du Canton de Magog adepte de
spiritisme a vendu sa maison de 200 000 $ pour la modique somme de 5 000$. Maintenant que cette échéance est passée et qu'il est toujours en
vie, il veut annuler la vente sous prétexte qu'il a été trompé par son «guide spirituel» de l'au-delà.
Georges Geoffroy et sa conjointe pratiquent la «croissance spirituelle» et le spiritisme depuis une dizaine d'années.
Au cours d'un voyage
astral, survenu au début du mois d'avril 2004 dans le cadre de « séances de canalisations énergétiques », M. Geoffroy aurait rencontré un «guide spirituel» provenant de l'au-delà qui lui aurait appris que sa conjointe et lui seraient morts au plus tard le 1er juin.
«Ils ont eu le message par des guides
spirituels qu'ils décéderaient à la fin du mois de mai parce qu'ils avaient fait ce qu'ils avaient à faire sur Terre», explique l'avocat de M. Geoffroy, Me Alain Thivierge.
Pas d'héritiers
Propriétaire d'une maison de près de 200 000 $ sans hypothèque, M. Geoffroy, qui travaillait dans le domaine de l'hôtellerie jusqu'à ce qu'il abandonne son emploi en apprenant sa
mort prochaine, ne savait que faire de ses biens. Il n'avait pas d'héritiers.
Persuadé que sa mort était imminente et irréversible, il a fait part de son cas à deux dames, des connaissances de sa conjointe qu'il a connues au mois d'avril dans le cadre de séances de spiritisme.
Pour venir en aide à ces deux résidantes de Bromont, il a accepté de leur vendre sa maison pour 5 000 $, en se disant que l'argent n'avait pas d'importance puisque sa fin approchait. Il n'avait besoin que de quelques milliers de dollars pour subsister jusqu'à sa mort et régler quelques dettes.
«Ils ont convenu qu'il habiterait la maison jusqu'au 1er juin, date à laquelle il était supposé d'être mort. Ils ont passé un contrat (signé le 27 avril devant un notaire)», précise Me Thivierge.
Encore en vie
«Mais quand il s'est réveillé le 1er et qu'il a constaté qu'il n'était pas mort, il a réalisé que ses croyances, ça valait ce que ça valait», ajoute-t-il, en indiquant que son client s'est rendu compte qu'il avait été berné par ses croyances ésotériques.
M. Geoffroy a alors décidé de ne plus vendre sa maison et il y demeure toujours. Son avocat, qui a déposé une requête pour annuler le contrat, plaide que son consentement à la vente était vicié parce qu'il croyait faussement qu'il allait mourir, s'étant «trompé dans l'
interprétation de ses connaissances spirituelles».
«La condition essentielle du contrat, ce qui l'a poussé à vendre sa maison, c'était qu'il devait décéder à la fin du mois de mai. Et les dames savaient que c'était ça, la raison», soutient Me Thivierge."